Présentation et Historique

Historique de l’Eglise de Teysseroles, dite chapelle Notre Dame

La Chapelle de Teysseroles

I.   Présentation du site

Cette église est située au milieu de son cimetière dans un lieu isolé à 2km au Sud-Ouest du village de Parisot près du hameau des Boutiques à une altitude de 310 mètres.

L’origine du nom peut être recherché du côté de la famille du latin texere qui veut dire tisser mais tout indique à penser que c’est un dérivé du latin taxus (if) avec un suffixe ar-iolas donnant taxariolas pour désigner un bois d’ifs. Lorsque le texte a cessé d’être compris il a été remplacé par un dérivé de tisseire (tisserand).

Il existe une autre origine possible : on trouve le nom de Taxairolas (en 961) et ensuite Taissairolas (en 1157) « lieu fréquenté par les blaireaux ».

II. Historique

Tous les documents attestent qu’une première église  existait déjà en 961, et notamment dans le testament de Raymond 1er Comte de Toulouse et de Rouergue, qu’il légua aux églises de Figeac.

Cette église fut donc paroissiale à l’origine voilà pourquoi les habitants des hameaux qui l’environnent, malgré leur incorporation à la paroisse de Parisot, l’ont toujours considéré comme leur église propre et ont toujours souhaité être ensevelis dans le cimetière.

Cette église fut peut-être détruite (brulée) pendant la guerre de Cent ans et tout porte à croire, vu l’important remblai que l’on trouve tout autour, qu’elle était de plus grande dimension que ce qu’elle est aujourd’hui. Les documents ne sont pas tout à fait clairs sur ce point, mais à la lecture de l’ouvrage de M. Lombard, on peut penser que c’est plutôt le village, qui a censé exister près de l’église, qui a été brûlé pendant cette guerre. Il est possible que l’église ait été brûlée en même temps mais puisqu’on parle de l’effondrement de la voûte en 1490 et de la reconstruction de l’église au 16e siècle on peut penser que c’est l’église d’origine qui s’est effondrée en 1490. Néanmoins, il existe un doute.

La reconstruction de cette église date de la fin du 15ème siècle/début 16ème.

III.     Description 

Cet édifice, à demi enfoui, orienté du couchant au levant d’après les règles canoniques formant un rectangle de 13,10m  sur 6,30m est composé d’une nef,  qui occupe les deux tiers de la surface, avec une travée voûtée d’ogives et d’un chœur également à une travée avec abside à trois pans.

L’intérieur de la chapelle

Les nervures retombent sur des culots sculptés (buste, tête, ange, de bœuf, etc). Le mur du chœur derrière l’autel en marbre montre la présence d’un doublage de brique contre un mur peint, probablement plus ancien. A noter la très belle baie gothique axiale du chœur.

Le sol du chœur est composé d’un dallage de carreaux de ciment et la nef a conservé son dallage de pierre.

Elle possède un magnifique autel, quelques ornements, un calice en argent ancien et fort remarquable fabriqué par Jacques Daydé à Toulouse en 1604  (entreposé provisoirement dans l’église de Parisot) et une petite sacristie.

La calice

Les trois vitraux présents actuellement dans le chœur, ainsi qu’un quatrième arraché à sa baie, furent mis en place en octobre 1932 sous l’égide de l’abbé Jourdes, curé de Parisot.

La nef ne s’éclaire que par une rose (oculus), où se détache en décor une étoile de David percée sur la façade occidentale.

Un campanile bois formant clocher surmonte l’édifice au-dessus de sa porte d’entrée.

La campanile en bois

Une chapelle, située à gauche près de l’entrée de l’église, avait servi autrefois de sépulture aux membres de la famille cadette des La Valette. Elle fut abandonnée après 1590 puisque les membres de la famille avaient le droit d’être enterrés à l’église de Saint Andéol à Parisot. Cette chapelle s’écroula vers 1740 et ne fût pas relevée. On se contentera d’en murer l’entrée par la réfection du mur de l’église.

L’église a été inscrite aux monuments historiques en 1978.

IV.    Culte religieux

Une confrérie, sous le vocable de la Bienheureuse Marie de Teysseroles, existait dans cette chapelle en 1539. Elle possédait même un pré, non loin du cimetière.

Plusieurs testaments de 1516 et 1517 contiennent des legs en faveur de cette confrérie et des luminaires de l’église.

Depuis plusieurs siècles on n’y dit la messe régulièrement que deux fois l’an: les mardis des Rogations et le jour de la fête du 8 septembre. Au 17ème siècle on y célébrait parfois des mariages.

Les morts de nombreux habitants des villages voisins  ont étés ensevelis à Teysseyroles: il s’agit notamment de ceux de Laumière, des Boutiques, de Fintou, de Romeguie et Laclavelle, de la Lune, de Fornié, de Murat et de Morevac, de Panis, de Cazes, des Plaissas et de Losque; mais cette liste n’est peut-être pas exhaustive.

Voici ci-dessous un tableau montrant l’évolution de la population de certains de ces hameaux à cette époque-là.

L’histoire rapporte aussi que le prêtre appelé Antoine Lamic y fut inhumé le 21 Février 1640.

Il existait une procession de la paroisse de Cornusson à celle de Teysseroles, cela remonte à un temps très éloigné. Elle est l’effet d’un vœu de la population de Cornusson à l’occasion d’un fléau (peut être la peste en 1653) qui sévissait dans la contrée. Aussitôt le vœu réalisé le fléau cessa. Vers 1820, une importante sécheresse sévissait dans le pays au point que les paroissiens de Cornusson se rendirent à la chapelle de Teysseroles  pour implorer notre Dame et ils n’étaient pas encore rentrés dans leur foyer qu’une pluie torrentielle inonda le pays.